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Les Frappe (ou Chiacchiere), beignets de carnaval italiens (version de ma grande-mère)

Les Frappe (ou Chiacchiere), beignets de carnaval italiens (version de ma grande-mère)

Me voilà émerger à nouveau après une semaine de grippe (..je n'ai pas été la seule je crois, vu le froid qu'on a eu dernièrement ;-). Je n'ai pas eu la force (ni l'envie, je l'avoue) de cuisiner rien plus que des bouillons chauds. Mais aujourd'hui que je me sens plus en forme et en force, je n'ai eu qu'une seule envie : fêter ! :)
Oui, j'ai une (in)saine envie de fêter le Carnaval : demain c'est mardi gras !
Et qui dit mardi gras, dit « beignets » qu'en Italie, comme en France, sont les sucreries populaires traditionnelles de cette période.
Historiquement le Carnaval, surtout en Italie, se fête à l’extérieur (voir le fameux Carnaval de Venise, ou celui de Viareggio, ou les masques défilent dans les rues) et c'est pour cette raison que les gâteaux de Carnaval sont des « street food » frits, simples et rapides à cuire, idéals pour être consommes dans la rue. Une curiosité (tirée des Taccuini storici) : il semblerait que la tradition de préparer des gâteaux frits remonte aux anciens romains et à leurs « frictilia » : des petits gâteaux cuits dans du gras et sucrés avec du miel, qu'ils préparaient en honneur de Saturne.

En Italie, on prépare surtout 2 types de beignets : les « castagnole » (petites boulettes de pâte aromatisée au zeste de citron, frite et saupoudrée de sucre semoule) et les « chiacchiere » : des losanges de pâte très fine (qui peut être aromatisée ou non avec des zestes d'orange ou de citron ou de l'eau de fleurs d'oranger) frite et saupoudrée de sucre glace. Leur caractéristique c'est que selon la région ou la ville où l'on se trouve, elles changent de nom : elles sont par exemple appelées « bugie » à Turin, « cenci » en Toscane, « chiacchiere » au nord d'Italie et aussi en Sicile, « maraviglias » en Sardaigne et « frappe » à Rome (..mais ce nom n'a rien à vois avec le verbe « frapper » ;-).
Et c'est ainsi - vu que je suis née à Rome - que je les appelle et que je les ai connues depuis petite.

Les « frappe » rassemblent aux « oreillettes » françaises (aujourd'hui préparées par ma copine Minouchkah), qu'au sud s'appellent « ganses » ou « bougnes ». La pâte de la version italienne, qui varie un peu d'une région à l'autre, est généralement préparée avec de la farine, des œufs, du sucre et du beurre, puis aromatisée avec du rhum, des zestes ou autre. Une fois cuites, les « frappe » sont réussies si elles sont très fines et friables, et surtout pas sèches (caractéristiques qui dénote les frappe pas bonnes ;-).

Ma grande-mère était la championne des Frappe, j'en ai encore très vif le souvenir, et sa recette était complètement différente de celles traditionnelles.
Je ne sais pas si c'est elle qui avait eu l'idée d'une variante sans œufs des Frappe ou si c'est une tradition de son village natale, mais de toutes celles que j'ai essayé, sa recette reste à mon goût la meilleure : elle permet d'obtenir des Frappe très friables avec une pâte aérienne et légère (ça n'est une sensation, hein ? Car les frappe ne sont pas légères comme gâteau ;-). Pour sa pâte, ma grande-mère utilisait la même base de sa pâte brisée, réalisée avec de la farine, de l'huile, du lait et du vin blanc sec (qui a le pouvoir de faire lever la pâte, j'en avais parlé ici).
Ses Frappe rassemblaient aux autres pour leur forme et leur goût, mais il y avais un « quelque chose » qui le différenciait des autres, mais que personne arrivait à cerner et qui faisait la réputation de ses délicieuses Frappe. Ma grande-mère adoraient garder ses secrets culinaires qui ne livrait à personne, et si j'ai eu la chance de connaître et d'apprendre sa recettes des Frappe, c'est parce que une fois adulte, j'allais l'aider à les préparer.

Voilà la recette des Frappe de ma grande-mère, bon Carnaval ! :)

Frappe de Carnaval

« Frappe » ou « Chiacchiere de carnaval de ma grande-mère

 

Ma grande-mère réalisait cette recette « à l'oeil », selon cette règle : même quantité de vin et d'huile + la moitié en lait et « la farine que la pâte prend toute seule » (c'est à dire que c'est la pâte qui détermine la quantité de farine a absorber, en laissant la farine qu'elle ne veut pas sur le plan de travail). Si vous voulez donc suivre cette recette totalement empirique, basez-vous sur cette simple règle pour réussir vos « frappe ». Sinon, pour les « précis » voilà les doses, que j'ai renconstruit pour vous en préparant mes « frappe » aujourd'hui :)

INGREDIENTS (pour un généreux plateau de Frappe)
340 g de farine T55
120 ml de vin blanc sec
110 ml d'huile d'olive
60 ml de lait
Huile d'arachide pour la friture
Sucre glace

PREPARATION
Disposez la farine sur le plan de travail, creusez en puits et versez au centre l'huile, le vin et le lait. Fouettez avec une fourchette en incorporant peu à peu la farine, puis pétrissez rapidement la pâte jusqu'à ce qu'elle soit lisse.
Avec un rouleau, étalez la pâte très fine puis, avec une roulette, coupez-la en losanges de longueur variable et épaisseur de 4-5 cm.
Faite chauffer l'huile d'arachide dans une casserole (ou dans la friteuse) et faites-y frite les losanges de pâte au fur et à mesure.
Ôtez les « frappe » de l'huile dès qu'elles sont bien gonflées et dorées, égouttez-les sur du papier absorbant.
Saupoudrez-les avec du sucre glace avant de les déguster.

Frappe détail

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